DEVELOPPEMENT DURABLE: Nouvelles tendances : pourquoi investir dans le « green business » ?
dimanche 23 janvier 2011
Nous évoquions dans le papier précédent les nouvelles tendances, qui, semble-t-il, devraient émerger de cette crise. En effet, si nous reprenons notre problématique évoquée la semaine dernière - « Une crise, c'est un monde nouveau qui tarde à venir » - alors les développements du « green business » pourraient aujourd'hui trouver, espérons-le, leur place dans cette perspective.
Pourquoi d'abord parler de « green business », mot anglo-saxon difficile à traduire en français ? Cela fait évidemment porteur. C'est surtout maintenant une rubrique journalière de La Tribune et c'est aussi une émission de BFM Radio. Parlons plutôt d'économie du développement durable.
Le premier élément intéressant autour de cette économie du développement durable est qu'elle s'inscrit dans une convergence actuelle assez rare entre trois forces majeures de nos démocraties : l'opinion public, très soucieux de préserver ses espaces naturels et sa qualité de vie, les élus et le monde politique, bien évidemment à l'écoute, et... le monde de la recherche motivé, dans une très large majorité, par ces nouvelles problématiques qui amènent du changement et une forme de sens à ses travaux. A cela s'ajoutent évidemment des résultats scientifiques solides. Bref, cette convergence stratégique historique est exceptionnelle. Elle touche, semble-t-il à plus ou moins grande échelle, toutes les économies développées en Amérique du Nord jusqu'en Asie, et en Chine en particulier qui investit bien plus que l'Europe dans ce secteur par exemple. Cette nouvelle concurrence mondiale devrait donner, pour longtemps, une véritable dynamique à ce secteur.
Le second élément, loin là encore du cadre micro-économique des entreprises, concerne la dynamique de projet et de renouvellement qu'elle crée. L'économie du développement durable s'apparente à un grand projet collectif, un « new deal » qui devrait susciter enthousiasme, valorisation personnelle et, pourquoi pas, un « sens à l'histoire ». Retrouvons-nous ici Ernest Renan lorsque qu'il définissait la Nation comme « un plébiscite de tous les jours » et insistait sur l'importance du « projet » comme élément fondateur de la Nation, française en particulier ? Il y a, avec cette économie du développement durable, une force de convergence, non plus nationale mais internationale, entre un grand nombres de vecteurs de force qui animent notre planète, bref un projet « porteur » au sens de E. Renan.
Se pose alors la question de la rentabilité dans un secteur qui bénéficie encore largement des aides publiques ou de la commande publique. Au-delà de l'intérêt du « first mover business », les économistes sont formels : le rapport Stern évoque les coûts de long terme d'une poursuite des tendances actuelles autour d'une économie « carbonée » : « ne rien faire » coutera à long terme plus cher qu'agir maintenant ! C'est certes un arbitrage de long terme. A plus court terme, les économistes insistent sur la prise en compte des externalités négatives - émissions de polluants, CO2 - et leur internalisation dans les prix et les différentes étapes du processus de production. Le renforcement des normes environnementales, indispensable bien que difficile en période de crise, devrait aller dans ce sens.
Et le client final ? C'est un des enjeux à venir surtout dans une période où son pouvoir d'achat est entamé. Il restera d'abord une force de rappel sensible au bilan environnemental des entreprises. Il pourrait y trouver de nouveaux emplois : 600 000 créations nettes d'ici à 2020 selon un denier rapport du Conseil Orientation pour l'Emploi même si la prudence est de rigueur sur ces évaluations compliquées... Et si, in fine, nous redécouvrions la Loi des Débouchés de Jean-Baptiste Say, célèbre économiste du début du XVIIIème siècle né à Lyon ?
Laurent Guihéry
Pourquoi d'abord parler de « green business », mot anglo-saxon difficile à traduire en français ? Cela fait évidemment porteur. C'est surtout maintenant une rubrique journalière de La Tribune et c'est aussi une émission de BFM Radio. Parlons plutôt d'économie du développement durable.
Le premier élément intéressant autour de cette économie du développement durable est qu'elle s'inscrit dans une convergence actuelle assez rare entre trois forces majeures de nos démocraties : l'opinion public, très soucieux de préserver ses espaces naturels et sa qualité de vie, les élus et le monde politique, bien évidemment à l'écoute, et... le monde de la recherche motivé, dans une très large majorité, par ces nouvelles problématiques qui amènent du changement et une forme de sens à ses travaux. A cela s'ajoutent évidemment des résultats scientifiques solides. Bref, cette convergence stratégique historique est exceptionnelle. Elle touche, semble-t-il à plus ou moins grande échelle, toutes les économies développées en Amérique du Nord jusqu'en Asie, et en Chine en particulier qui investit bien plus que l'Europe dans ce secteur par exemple. Cette nouvelle concurrence mondiale devrait donner, pour longtemps, une véritable dynamique à ce secteur.
Le second élément, loin là encore du cadre micro-économique des entreprises, concerne la dynamique de projet et de renouvellement qu'elle crée. L'économie du développement durable s'apparente à un grand projet collectif, un « new deal » qui devrait susciter enthousiasme, valorisation personnelle et, pourquoi pas, un « sens à l'histoire ». Retrouvons-nous ici Ernest Renan lorsque qu'il définissait la Nation comme « un plébiscite de tous les jours » et insistait sur l'importance du « projet » comme élément fondateur de la Nation, française en particulier ? Il y a, avec cette économie du développement durable, une force de convergence, non plus nationale mais internationale, entre un grand nombres de vecteurs de force qui animent notre planète, bref un projet « porteur » au sens de E. Renan.
Se pose alors la question de la rentabilité dans un secteur qui bénéficie encore largement des aides publiques ou de la commande publique. Au-delà de l'intérêt du « first mover business », les économistes sont formels : le rapport Stern évoque les coûts de long terme d'une poursuite des tendances actuelles autour d'une économie « carbonée » : « ne rien faire » coutera à long terme plus cher qu'agir maintenant ! C'est certes un arbitrage de long terme. A plus court terme, les économistes insistent sur la prise en compte des externalités négatives - émissions de polluants, CO2 - et leur internalisation dans les prix et les différentes étapes du processus de production. Le renforcement des normes environnementales, indispensable bien que difficile en période de crise, devrait aller dans ce sens.
Et le client final ? C'est un des enjeux à venir surtout dans une période où son pouvoir d'achat est entamé. Il restera d'abord une force de rappel sensible au bilan environnemental des entreprises. Il pourrait y trouver de nouveaux emplois : 600 000 créations nettes d'ici à 2020 selon un denier rapport du Conseil Orientation pour l'Emploi même si la prudence est de rigueur sur ces évaluations compliquées... Et si, in fine, nous redécouvrions la Loi des Débouchés de Jean-Baptiste Say, célèbre économiste du début du XVIIIème siècle né à Lyon ?
Laurent Guihéry
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